Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/34

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ne pouvais me méprendre à la signification de ce regard.

Je n’aurais sans doute pas songé, sans cette obstination à me lancer des œillades, à tenter la conquête de la belle fille rousse, mais sa jolie figure blonde, pleine, ouverte, avenante malgré les taches de rousseur qui l’avaient fait baptiser d’un nom caractéristique, son corps dodu, pourvu de rondeurs engageantes, bien en chair, ça se voyait à ses gros bras ronds et pleins, à ses hanches larges, à ses reins épais, à la belle cambrure qui les termine, me décidèrent à pousser l’aventure ; puis ces peaux de rousses sont en général très fines, ce qui n’est pas à dédaigner, surtout à la campagne.

L’occasion se présenta plus tôt que je ne l’espérais. J’avais toujours à ma disposition l’aimable fermière et la jolie fille de ferme, et je n’étais pas pressé d’engager l’escarmouche avec une nouvelle venue. Elle suspendit ses travaux de la fenaison, pour venir aider ma femme de ménage à faire la lessive, occupation à laquelle on l’employait d’ordinaire.

Je causais avec les deux femmes occupées dans la buanderie, au milieu de la chaleur étouffante que le foyer allumé entretenait dans cette pièce, mêlée à la température élevée de juin. Elles s’étaient mises à l’aise toutes les