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— Non. Fichez le camp ! Vous allez me l’asphyxier, ce gosse, avec vos cigarettes… Allons par là, dit-elle à Renée, en l’entraînant dans l’arrière-boutique.

— Vous comptez le nourrir ou bien le mettre en nourrice ? interrogea Louise. Il ne demande qu’à venir, ce bébé.

Renée essuya une larme ; elle était trop lasse pour s’expliquer.

— Oui, oui, faut le mettre en nourrice, continua Louise. Il sera mieux à la campagne qu’à Paris.

Renée avait une confiance aveugle en sa patronne. Elle hocha la tête. Louise lui rendit son enfant.

— Et vous, tâchez d’être sérieuse, hein ? Elle ajouta gentiment : « Pour aujourd’hui, ne vous occupez de rien. Montez vous reposer. »

Renée gagna sa chambre. Là, elle se retrouvait chez elle. Mais que de pénibles souvenirs l’y attendaient. Elle fit un effort pour les chasser, posa son enfant sur le lit et tira les doubles rideaux. Grâce aux soins de sa patronne tout était bien en ordre.

Le petit continuait à dormir. Elle le contempla quelques minutes. Un flot de tendresse l’étouffait, elle oubliait les mauvais