Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/113

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dait dans la glace avec plaisir. Quand elle releva la tête, elle vit que Bernard la contemplait. Elle eut à peine le temps de rougir ; la salle, de nouveau, était plongée dans les ténèbres.

Le spectacle fini, ils sortirent.

Bernard offrit d’aller prendre un verre chez Grüber, place de la République.

« Il y a la fête. On regardera tourner les manèges ! »

Ils s’assirent à la terrasse. En face d’eux, étaient installés des bastringues dont les lumières, renvoyées par les glaces, éblouissaient Renée. Elle refusa un tour de Montagnes Russes. Elle se trouvait bien à sa place. Bernard lui fit boire deux chartreuses et une chaleur pesante commença à lui engourdir les jambes. Elle porta la main à son visage ; la musique des orchestrions l’étourdissait, tout se brouillait sous ses yeux.

Elle se leva : « Rentrons. »

Elle se laissa prendre le bras et ils gagnèrent le canal. Les flons flons des manèges avaient cessé ; la nuit était chaude et belle. Renée s’arrêta et renversa la tête.

« Il y en a des étoiles, ce soir », soupira-t-elle.