Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/118

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« Il n’a pas l’air dégourdi, pour un flic », pense-t-elle en sortant.

C’est bientôt l’heure du déjeuner et le couloir empeste la cuisine. Louise grimace.

« Ces ménages ! Ils en font des saletés avec leur popote. »

En passant, elle ouvre la porte des cabinets.

« La blonde du 36 m’a encore fichu des cochonneries dans le trou, grogne-t-elle. Jamais, elle n’aura le courage de descendre ses ordures aux poubelles, celle-là ! Tant qu’on aura des ménages au troisième, on ne tiendra jamais la maison propre. »

Pendant que Maltaverne, soigneusement, installe dans l’armoire le contenu de la valise, Ginette, qu’un rien amuse, ouvre la fenêtre, regarde dehors et bat des mains. Elle n’a, pour ainsi dire, jamais quitté Paris. Elle a des cheveux frisottés, des yeux qui pétillent, le nez en l’air.

Elle s’écrie : « On est bien tombé ! Ce qu’on va être heureux, ici. »

Prosper approuve d’un signe de tête. Puis, bras dessus bras dessous, ils descendent dans la boutique. Kenel, au comptoir, bavarde avec le patron.