Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/202

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— Chut. Chut…

Denise poussait la porte. Quelques clients étaient dans la boutique. « Bonsoir la compagnie, fit-elle, à la cantonade.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » marmonna Louise, offusquée.

Denise portait une robe tapageuse sur laquelle pendait un collier de perles ; ses bas de soie couleur de chair, ses souliers mordorés, tiraient l’œil. Elle se regarda dans sa petite glace en faisant des mines, tapota ses cheveux blonds — des cheveux teints, se disait Louise — se poudra, et, après un dernier coup d’œil satisfait : « Patron, que me conseillez-vous pour me rafraîchir ? »

Flatté, Lecouvreur regarda ses apéritifs et proposa :

— Une menthe ? Un byrrh ? Il se creusait la tête. « Une gentiane à l’eau ?

— Si vous voulez.

Denise s’éventait avec son mouchoir et poussait de gros soupirs. Des jeunes gens lorgnaient de son côté.

— Il fait lourd, déclara Bernard.

— Je vous crois, répondit-elle.

— On serait mieux à poil…

Elle rit, et, s’approchant, se mit à bavar-