Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Alors ? demande Louise.

La mère Chardonnereau pousse son mari du coude.

— Parle, Polyte.

— Ma bourgeoise, dit Hippolyte, elle trouve que c’est mal payé !… Écoutez-moi un peu, la patronne. Nous, nous sommes quatre. Au jour d’aujourd’hui, dans une famille nombreuse…

La mère Chardonnereau, les paupières baissées, les bras croisés sur le ventre, branle doucement la tête. La discussion s’éternise.

— On vous donnera 50 francs de plus et le casse-croûte, tranche Lecouvreur. Ça va ?… Tope, venez boire le jus !

La mère Chardonnereau descend « travailler » vers 7 heures. Elle s’installe devant un verre de vin rouge et casse la croûte en écoutant les racontars des cochers de Latouche. L’odeur du fumier qu’ils apportent avec eux lui rappelle le pays.

— Eh bien, vous dormez ? lui crie Louise.

Elle ramasse son attirail et disparaît. Le bruit de ses sabots qui résonne dans l’escalier tire du sommeil les locataires paresseux. « Voilà la mère Coup-de-Tampon ! » Elle