Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

porte vitrée. Au-dessus de lui, Lecouvreur entendait un pas lourd achopper sur les marches de l’escalier. Il glissait son bras sous le traversin.

— Pan, pan !…

Une autre vache de locataire arrivait. Plongé dans un demi-sommeil, il ne ménageait plus ses expressions. Il avait cependant conscience de son devoir.

Le samedi, la rentrée se faisait lentement. Impossible de dormir. Des clients ivres, ne trouvant plus la sonnerie, frappaient du pied contre la porte avec des appels pâteux. En chemise, Lecouvreur se levait et allait ouvrir.

— Tâchez de ne pas vous tromper de chambre, grognait-il.

Il regardait la pendule : 2 heures du matin, faisait une petite ronde dans la boutique que les becs de gaz du canal éclairaient faiblement. Des ombres parfois s’attardaient devant le café, dessinant sur les vitres des angles et des courbes fantastiques : des rôdeurs, peut-être, les boulevards extérieurs n’étaient pas loin ! Il soulevait un rideau. Non, les trottoirs restaient déserts. En face, brillait le réverbère du poste-vigie portant un écriteau rouge que Lecouvreur appréhen-