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de politique. Il revient sur ses pas, regarde les photos sportives exposées à la devanture de « Chez Marius », un Marseillais qui fabrique des chaussures sur mesure. Il salue Marcel, le coiffeur, Cerutti, un entrepreneur de peinture, et piane-piane, arrive rue Bichat où il allume une nouvelle cigarette. Le temps de lancer un regard aux bistrots du coin pour se rendre compte si les affaires marchent et il continue sa route. Toujours la même promenade, tranquille, apaisante. Il longe l’hôpital Saint-Louis, « qui date de Jésus-Christ », puis il regagne le quai de Jemmapes.

Des pêcheurs sont installés sur les bords du canal, au bon endroit, à la hauteur du bateau-lavoir. Lecouvreur s’arrête. Il fait beau. Le spectacle est distrayant. Partout les marronniers fleurissent, de grands arbres qui semblent plantés là pour saluer les péniches. Des bateliers se démènent et parmi eux Julot s’égosille. Un peu plus haut, des montagnes de sable ou de meulière, des tas de charbon, des sacs de ciment, encombrent le quai. Des voitures traversent le pont-tournant.

Ce décor d’usines, de garages, de fines passerelles, de tombereaux qu’on charge, toute