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Chapitre XIII

TROIS JEUNES HOMMES DANS LA FOURNAISE


Saint-Denis a vu juste ; Jacques est rentré de voyage comme d’une retraite. En serrant la main de son ami, Saint-Denis se refuse énergiquement à désespérer ; il recueille jour à jour les gestes et les mots de Jacques, et établit des points de repère pour suivre le cheminement de son ami. La chose n’est pas facile.

Jacques, au cours de ces mois ardus, compte lever ses dernières timidités.

Il a escompté un instant l’appui fraternel de François Lemieux. Un matin qu’ils allaient visiter les pauvres, et que, François, parlait d’une facture d’épicerie à pointer, Jacques demanda à brûle-pourpoint :

— Te souviens-tu François de ce que tu m’as dit des pauvres la première fois que je t’ai accompagné ?

— Est-ce que j’en ai trop dit ? demanda François en souriant.

— Pas assez ! J’ai réfléchi depuis ton petit discours, François, et… As-tu lu le Témoignage de Marie de l’Incarnation ?