Chapitre VIII
DOUBLE ESSAI DE COMPROMISSION
La cloche sonnait pour l’avant-dernière fois.
Jacques avait quitté la salle de douches et, campé devant la glace qui surmonte le lavabo, il séparait les touffes folles de sa chevelure. Il s’avisa, à la légèreté de son veston ballant, que son portefeuille de cuir noir n’était plus là ; il continua de se peigner tout en examinant le sol autour de lui. Dans la salle de douches où il courut, sous les paillassons du gymnase, rien. « Quelqu’un l’aura ramassé ; on y trouvera la dernière lettre de maman à mon adresse et on me le remettra. »
Le Père Dreux, surveillant général, avait piqué la cloche. Jacques blêmit tout à coup ; il avait l’impression d’un regard braqué sur lui par les condisciples et les maîtres silencieux. On trouverait dans le portefeuille une lettre de Jacques à Louise. Marc Richer, un externe, se chargeait du courrier clandestin. Elles étaient bien anodines les quatre pages que Jacques avait relues plusieurs fois (s’interdirait-il une bonne fois ce retour défiant contre lui-même ?) Ano-