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Page:Dacre - Zofloya, tome 1.djvu/124

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ché à la conserver si long-temps ; il l’eût bientôt dédaignée ; mais son amour et son orgueil, continuellement en allarmes, redonnaient un degré de vivacité à ses sentimens qui, sans de pareils stimulans, seraient tombés dans l’apathie et le dégoût. Tel était l’esprit vicieux d’Adolphe, qu’il ne pouvait goûter de charme dans la possession d’un bien, qu’en causant la peine ou le malheur des autres. Les plaisirs innocens et honnêtement acquis n’avaient pas la plus légère attraction pour lui, et il fallait, pour le tenter, qu’il rencontrât des obstacles à ses désirs, dans la tendresse d’un époux, ou la gloire de toute une famille. Telle s’était offerte Laurina, lorsque son malheur le lui fit connaître ; et ce fut alors qu’il forma le projet de l’arra-