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Page:Dacre - Zofloya, tome 1.djvu/212

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gagner, et m’entraîna de force chez sa syrène. Apprenez ce qui en arriva. Je puis bien vous assurer, sur l’honneur d’un Vénitien, que je n’y fis pas grande attention, et pensai encore moins à tromper mon ami ; cependant, cette femme mit en usage tous les artifices de la coquetterie pour me tenter. Mathilde était belle ; outre ce, elle avait une tournure des plus élégantes, et la nature l’avait douée de mille charmes. Je ne suis pas de marbre, ni ne me pique d’une vertu stoïque ; mais je suis seulement difficile dans ma manière de sentir. Je cédai néanmoins aux ruses de Mathilde, sans réfléchir à la trahison dont je me rendais coupable envers mon ami. Je n’avais pas cherché à séduire sa maîtresse ; c’était elle, au contraire, qui avait attaqué