Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/105

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» Ô mon frère ! je crains fort que vous n’en buviez trop ; et le vin ne fait qu’augmenter la fièvre qui vous consume. »

» Laissez-moi faire, Henriquez, dit-il avec une sorte d’humeur ; je veux boire, ou je meurs ; qu’on me donne du vin ou autre chose ; voudriez-vous refuser à un malheureux déchiré de douleur ce qu’il croit propre à l’appaiser ? »

Avant que le comte n’achevât ses plaintes à un frère qui l’adorait, il en sentit du regret, et lui tendant la main, il ajouta : mon ami pardonne-moi ; tu ne sais pas tout ce que je souffre ; que le ciel te préserve de pareilles angoisses. Si tu me refuses du vin, mes forces se perdent toutes, et mon mal en devient mille fois plus insuportable : en en buvant,