Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/92

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obéi à tes conseils, à ta volonté, et si tu m’eusse laissée faire, je serais libre maintenant. » Un regard sévère du maure réprima son impétuosité, et elle acheva plus doucement. « Bérenza vit encore ; il est toujours là pour mettre obstacle à mon bonheur ; cependant, tu sais combien l’impatience me dévore. Mon sang bouillonne dans mes veines desséchées : un feu dévorant me consume. La rage, le désespoir, accablent mon amour trop retardé. Homme sensible et obligeant ! je te demande en grâce… oui, je t’en supplie, achève l’existence d’un être qui n’est plus que l’ombre de lui-même, que le néant environne ; et puisque tout est fini maintenant pour lui, délivre-le des tourmens qu’il endure, et me rends le bonheur. »