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Siméon-Francois Berneux naquit le 14 mai 1814, dans la ville de Château-du-Loir, diocèse du Mans. Ses parents, nommés Siméon Berneux et Hélène Fossé, vivaient péniblement de leur travail, mais ils étaient bons chrétiens et prirent le plus grand soin d’élever leur fils dans la piété et la crainte de Dieu. En 1824, un des vicaires de la paroisse frappé des excellentes dispositions de cet enfant, qui manifestait un vif désir d’étudier pour devenir prêtre, lui donna quelques leçons de latin, puis le fit entrer au collège de Château-du-Loir, où il se distingua bientôt par ses succès et sa bonne conduite. Il vint faire sa quatrième au collège du Mans, et termina ses études au petit séminaire de Précigné. Un de ses condisciples, Mgr Fillion, évêque du Mans, lui rendit plus tard ce touchant témoignage : « Si nous avions à vous retracer ici la vie du serviteur de Dieu… il nous serait doux de recueillir les souvenirs d’une longue et précieuse intimité, et de le représenter tel qu’il nous a été donné de le connaître : au petit séminaire de Précigné comme le modèle des écoliers vertueux, par sa piété, sa régularité, son application au travail ; à Saint-Vincent, comme l’ornement de la tribu lévitique, tenant un rang aussi élevé dans l’estime de ses maîtres que dans l’affection de ses condisciples, dont aucun n’a été étonné en apprenant les grandes choses qu’il a réalisées. »

M. Berneux entra au grand séminaire en 1831, mais comme il était beaucoup trop jeune pour s’engager dans les ordres sacrés, et que sa santé compromise par un excès de travail demandait quelque repos, il fut placé comme précepteur, d’abord chez M. Caron, cousin de l’évêque du Mans, où il ne resta que six mois, puis chez M. de La Bouillerie où il fit un séjour beaucoup plus long. Sur cette période de sa vie, nous citerons les paroles de Mgr l’évêque de Carcassonne, frère de l’élève de M. Berneux. « C’est surtout au foyer domestique que l’homme se révèle tel qu’il est, et votre saint missionnaire s’est assis à notre foyer. Bonté, piété, douce gaieté, qualités aimables de l’esprit et du cœur, tout ce qui sert à inspirer à l’enfant le goût de l’étude et de la prière, voilà ce que nous avons admiré en lui. Les lettres qu’il écrivit à son élève décorent nos modestes archives ; et aujourd’hui qu’un diadème si brillant ceint son front, elles ne sont plus seulement un bon et doux souvenir : elles sont une gloire. C’est alors que je l’ai moi-même personnellement connu ; d’une taille élevée, un peu courbée, autant que je me rappelle, avec une physionomie d’une mansuétude extrême. »

M. Berneux rentra au séminaire du Mans en octobre 1834