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Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 2.djvu/81

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plet, dont il devait se revêtir à la frontière. Le W. P. Sué, lazariste chinois, me prêta la somme dont je viens de parler. Elle a été restituée au procureur des PP. Lazaristes à Macao.

« Le 15, les Coréens m’écrivirent la lettre suivante :


« Après avoir lu la lettre qui nous a été envoyée par maître Ouang à Péking, nous rendons grâces à Dieu pour le bienfait spécial accordé à notre royaume. La Corée était autrefois une contrée couverte des ténèbres de l’infidélité. Il y a un peu plus de quarante ans, la religion sainte commença à y pénétrer. Dans la suite, le P. Tcheou (Tsiou) vint en Corée, mais il fut martyrisé ; depuis trente ans, le troupeau a été privé de pasteur. Contre notre attente, l’année dernière, le prêtre Yu vint pour lui succéder : maintenant encore, il y a un évêque qui a solennellement promis de venir en Corée pour procurer le salut de mille et mille personnes.

« Peut-on espérer un si grand bienfait des seules forces humaines ? Vraiment, il faut se presser de l’introduire ; mais le temps n’est pas encore venu ; il faut attendre jusqu’à l’hiver de l’année courante, alors nous traiterons de cette affaire. Il n’est pas nécessaire de prendre encore conseil à la neuvième lune ; ce projet est ajourné certainement à la onzième lune, du 15e ou 16e jusqu’au 23e ou 24e jour de la même lune, et nous donnons cette époque comme probable et non point comme certaine, parce qu’il n’y a point de jour déterminé. Nous espérons que, d’après nos instructions, vous viendrez d’abord à la ville de Fong-hoang (la ville de l’aigle) ; et là nous examinerons le temps et les circonstances favorables, et nous traiterons prudemment cette affaire suivant que les occasions l’exigeront, et ce sera pour le mieux.

« Nous remettrons au P. Pacifique Yu les cent taëls qu’on nous a donnés pour lui ; nous emportons avec nous les cinq cents taëls que nous avons reçus pour préparer un lieu à l’évêque et pour l’introduire. Quant aux marchandises chinoises, nous les vendrons quand nous serons parvenus en Corée, et le prix sera employé à faire des achats pour l’évêque. Ne soyez pas en sollicitude sur tout cela. De plus nous avons reçu des missels, des livres et autres objets sacrés ; nous les remettrons à qui de droit, selon le catalogue qui nous a été donné par le maître Joseph Ouang. Nous espérons cependant que Monseigneur priera le bon Dieu qu’il daigne nous bénir et nous protéger dans tout notre voyage, dans tous les chemins et dans tous les lieux, et dans tous