Page:Dallet - Histoire de l'Église de Corée, volume 2.djvu/598

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des âmes, un instant interrompue, se poursuivra avec le même zèle et de plus grands succès qu’avant les derniers désastres. Alors commencera la troisième période de cette histoire. Quand et comment ? Dieu seul le sait. Mais ce qu’elle sera, nous pouvons le prévoir. Elle sera pénible, car il faudra déblayer bien des ruines, guérir bien des plaies, réparer bien des maux. Peut-être sera-t-elle encore sanglante et troublée, car le démon, maintenant vainqueur, ne lâchera pas facilement sa proie. Mais glorieuse et féconde en fruits de salut, elle le sera certainement ; le sang des martyrs n’a pas coulé en vain, et les prières des associés de la Propagation de la Foi, les supplications de l’Église catholique entière sont montées au trône du Dieu des miséricordes. Le Souverain Pontife lui-même nous en donne l’assurance. En apprenant les malheurs causés par la persécution de 1866, Pie IX a daigné écrire aux pauvres néophytes de Corée, pour les consoler, leur expliquer le but providentiel de cette terrible épreuve, leur rappeler les récompenses promises à ceux qui souffrent pour la justice, et les encourager à de nouvelles luttes. Voici les paroles du Vicaire de Jésus-Christ ; elles sont pour l’Église de Corée non-seulement un beau titre de gloire, mais le gage d’une prochaine résurrection.


[1]Pie IX, Pape.

« À nos fils bien-aimés, salut et bénédiction apostolique.

« Nous avons été émus jusqu’aux larmes, en lisant le récit de cette tempête de maux qui a succédé, pour vous, aux heureux commencements de cette année ; en voyant de quelle manière le sanglier de la forêt a détruit les ceps pleins de vie, et les nou-

  1. PIUS P. P. IX.

    « Dilecti filii, salutem et apostolicam benedictionem.

    « Ad lacrymas usque commoti fuimus, cum legimus quæ malorum procella exceperit apud vos læta hujus anni exordia ; et quomodo luxuriantes palmites novasque propagines vineæ Domini aper de silva exterminaverit. Profecto nisi divina fidei virtus infirmæ naturæ sensus in nobis compescuisset, ærumnæ, vexationes, cædes filiorum nostrorum, qui pastore privati, disjecti, necessariis omnibus ad vitam exuti, errantes in solitudinibus, aut etiam coacervati in ergastulis et morti devoti, malis omnibus opprimuntur, nonnisi gemitus ac lacrymas a paternâ nostrâ caritate elicere potuissent. At, profundum hunc mœrorem non modo temperarunt, sed in canticum laudis converterunt palmæ fortium, qui pro Christi nomine caduca omnia et vitam ipsam dederunt, inslaurata rursum in Ecclesia mar-