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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/14

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LA TRAHISON PUNIE,

FABRICE.

Par l’amour peu, beaucoup par le déréglement.

BÉATRIX.

Il ne ſe pique pas d’un ardeur bien conſtante.

FABRICE.

Non, il prend ſans façon tout ce qui ſe préſente.
Sans goût, ſans choix, ſans régle il ſe livre au plaiſir,
Mais il s’épargne au moins l’embaras de choiſir ;
Ainſi de quelque part, mon enfant, que l’on vienne,
De prude, de coquette, & fût-ce de la tienne ?
Je puis t’en aſſurer par ce que j’en ai vû,
Nul meſſage galant ne ſera mal reçû.

BÉATRIX.

À la bonne heure.

FABRICE.

À la bonneBon, c’eſt bien prendre l’affaire :
Si par hazard auſſi l’on a dequoi te plaire ?

BÉATRIX.

Hem.

FABRICE.

Hem.Si tu ſens pour moi quelque tentation,
Parle, & l’on y fera conſideration.

BÉATRIX.

Si cela m’arrivoit par grand malheur, je compte
De n’en parler qu’à toi, tant j’en aurois honte.

FABRICE.

Et ſi tu me fais part jamais d’un tel ſecret,
Je le dirai par tout moi, tant je ſuis diſcret.

BÉATRIX.

Nous voilà bien d’accord.

FABRICE.

Nous voilà bienOn ne ſçauroit mieux l’être,
Touche-là.

BÉATRIX.

ToucheSoit, mais fais que je parle à ton maître ;