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COMÉDIE.


Scène VII.

FABRICE ſeul.

Et puis je te réjoins.J’Y vais de ce pas même.
La rencontre eſt plaiſante, & la friponne m’aime,
Il eſt de certaines gens qui vont au cœur d’abord,
Si D. André plaiſoit de même à Leonor,
Il ſeroit peu beſoin qu’à preſent dans la ruë,
Pour tâcher de la voir il fit le pied de gruë.
Pour ſe cacher ici je dois le faire entrer,
Quand cela ſera fait, où diantre le fourrer ?
Il m’attend là dehors cependant : qu’il s’y tienne.
Si ſa bonne fortune alloit troubler la mienne.
Il vient voir Leonor ſans ordre, ſans aveu.
Ou dedans, ou dehors aura-t-il plus beau jeu ?
Et peu doit m’importer qu’il lui plaiſe, ou déplaiſe,
Si j’ai bonne nuit, moi, qu’il la paſſe mauvaiſe.
S’il reſte là pourtant, j’aurai, j’en ſuis certain,
Pour une bonne nuit un fâcheux lendemain.
Qu’il entre, tout coup vaille, allons ouvrir la porte
Sans bruit & ſans hazard Dieu veille qu’il reſorte !