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COMÉDIE.


Scène IX.

D. ANDRÉ, FABRICE.
FABRICE.

ENtrez ſans faire bruit.

D. ANDRÉ.

Entrez ſans faire bruit.Laiſſez la porte ouverte.

FABRICE.

Elle n’eſt que pouſſée, & vous ſoiez alerte
À décamper bien-tôt au moindre petit bruit ;
Car ſi l’on vous trouvoit ici caché de nuit,
Comptez que ce ſeroit une cruelle affaire.
De bonne foi, Monſieur, ça qu’y venez-vous faire !

D. ANDRÉ.

Parler à Leonor, & de force, ou de gré
Tâcher à mes rivaux que je ſois préféré.

FABRICE.

Mais quoi ? lorſqu’à vos ſoins D. Juan ſe confie…

D. ANDRÉ.

Tout ici m’eſt égal, D. Juan, D. Garcie.
Dans l’état violent où mon amour m’a mis
Tous deux ſont mes rivaux, tous deux mes ennemis.

FABRICE.

Il entre moins d’amour ici que de caprice,
Examinez-vous bien, là rendez-vous juſtice.

D. ANDRÉ.

Hé bien, caprice, amour, quoi que ce ſoit, enfin.
J’ai cette affaire en tête, & j’en veux voir la fin.

FABRICE.

La fin n’en vaudra rien, Monſieur, prenez-y garde.