l’éloge de leur Vertu on pourroit en conclure que la Vertu des femmes leur étoit aſſés indifférente, tout auſſi bien que vous en concluez que leur ſilence ſur la Vertu de leurs femmes étoit un hommage qu’ils lui rendoient. Pourquoi dont préconiſoient ils le courage & les autres Vertus de leurs Hérols, s’ils croioient le ſilence plus honorable que la louange ? Je ne vois moi qu’une brutalité blamable dans la colere de vôtre Spartiate, qui ne veut pas entendre l’éloge d’une femme de bien : je m’imagine lui entendre dire encore ce qu’il penſoit apparemment ; ſi cette femme eſt ſage elle ne fait que ſon devoir : mais on eſt très louable en ne faiſant que ſon devoir, quoiqu’en ſe dispenſant de toute œuvre de ſurérogation. Si ce n’eſt pas cela que vôtre Spartiate vouloit dire, pourquoi reprocher au panégyriſte qu’il médiſoit d’une femme de bien ? Médire c’eſt dire du mal : or dans ce ſens le Spartiate eſt un imbécile de ſe fâcher contre quelqu’un qui loue au lieu de médire : ſi c’eſt un reproche fin au panégyriſte de ce que par des louanges hyperboliques il s’empêchoit d’être crû, ce n’eſt plus blâmer la louange, c’eſt blâmer ſeulement une éxagération préjudiciable à l’éloge, en ce ſens le Spartiate eſt un homme d’esprit, ſans que cela prouve qu’il n’étoit pas permis à Lacédemone de dire du bien d’une honnête femme.
Dans la Comédie des Anciens, l’image du Vice