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L. H. DANCOURT

fondées ſur l’expérience, & j’oſe les aſſurer d’avance qu’en les appuiant du poids de leur autorité, elles remédieront à tous les abus que l’on peut reprocher au Théatre.

Je me ſuis attaché à rendre le ſpectacle décent & reſpectable à en faire une reſſource pour des orphelins bien nés à l’éducation desquels on emploieroit certains fonds indiqués. J’indique en même tems les moiens, d’appliquer au profit de l’État le produit du ſpectacle qui excederoit les frais de l’entretien, & ce n’eſt pas un ſi petit objet qu’on le penſe, quoique j’aie eu ſoin de ménager dans mon plan une ſituation très avantageuſe à mes Confreres. Ce n’eſt pas ici le lieu de détailler ces grands objets ; je vous donnerai ſeulement le précis de quelques regles par leſquelles il eſt infaillible que les mœurs ſe rétabliroient ſur la ſcene & que les Comédiens & les Comédiennes s’habitueroient à pratiquer les vertus qu’ils ſont chargés d’embellir aux yeux des Spectateurs. Pour détruire le préjugé établi contre l’état de Comédien je propoſe le projet d’une requête au Parlement, par laquelle en repréſentant à cet Auguſte Corps, que l’Égliſe elle même s’étant relachée en faveur des gens de ſpectacle, & leur permettant par-tout ailleurs que dans certains Dioceſes de France l’uſage des Sacremens, cet illuſtre Sénat ſeroit ſupplié de ſe relacher de même en conſidérant que les motifs qui avoient donné lieu à l’excommunication & à l’enregiſtrement