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L. H. DANCOURT

ment auroient une Direction de Comédie dans les principales Villes du Royaume, laquelle leur vaudroit trois mille livres & ſeroit prélevée ſur les produits du ſpectacle. Si les infirmités éxigeoient la retraite abſolue de ce Directeur il jouiroit d’une retenue de cent piſtoles ſur la penſion de ſon ſucceſſeur.

Voilà donc des Chefs trouvés, ces Chefs ſeroient ſubordonnés à la Direction roiale, & ne pourroient rien innover dans la dispoſition du ſpectacle. Soumis eux mêmes au Reglement, ils ne pourroient étendre leur autorité au-delà des bornes qui leur ſeroient preſcrites ni ſe piquer d’une indulgence préjudiciable au bon ordre dont ils ſeroient comptables en premiere inſtance aux Gouverneurs, aux Intendans, aux Chefs des Parlemens, aux Subdélegués ou autres Magiſtrats ou Prépoſés qu’il plairoit à la Cour d’indiquer. Ceux ci veilleroient ſur-tout à la Police extérieure & à la ſatisfaction publique & tout ce qui regarderoit la police particulierer du ſpectacle à l’égard des Comédiens ſeroit jugé en dernier reſſort par la Direction roiale.

Chaque Directeur entretiendroit une Correspondance reguliere avec elle & l’informeroit de la conduite des ſujets dans chaque Troupe : il eſt bien ſûr qu’elle les jugeroit avec l’équité & l’impartialité qu’on doit attendre d’un Tribunal compoſé de juges auſſi reſpectables & ſi fort au deſſus de la corruption & de la prévention : la Direction ne s’en rapporteroit pas toujours aveuglément au Direc-