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(Avec malice.)

Ce diable dans la litanie
Vous avait un air si moqueur,
Qu’une fois ma tâche finie,
J’en ai ri… mais, de tout mon cœur !

(Redevenant sérieuse.)

Maman, pas ; (faisant le geste d’être battue) sa main au contraire,
M’applaudit de façon sévère.
Innocente Margot, pourquoi
Veut-on pour si peu que tu pleures ?
Je ne pensais qu’à rire, moi,
En illustrant le livre d’heures.

(Avec émotion.)

Qui sait, ce qui me fit punir
Sera peut-être un souvenir
Gardé plus tard avec tendresse !…
En ouvrant son livre de messe,
Un jour ma mère pleurera.
Sur la tombe de sa mignonne.
En vain alors elle dira :
« Pauvre Margot, je te pardonne ! »

(Elle finit sa fable avec un sanglot et se jette dans les bras de sa tante.)

Je te dis que je suis malade !

Tante Ernestine la serrant dans ses bras.

Pauvre mignonne, le repentir l’étouffe. (Haut.) Tiens, va te reposer dans ce fauteuil pendant que Paul va dire sa poésie.