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Scène VII.

Adolphe, seul.

Allons, ce sera peut-être plus rude que je ne croyais, s’ils se mettent ainsi à tirer chacun de son côté. Sacrebleu ! moi, les femmes, cela m’embrouille. C’est long comme le pouce que ça vous cache déjà, sous des airs innocents, tout le système compliqué de la stratégie féminine. Et puis !… il y a une chose sans laquelle on ne peut compter avec elles : leur « dignité » ! cette précieuse dignité, leur protection, leur seule défense, leur calmant suprême dans les crises du cœur. Elles lui sacrifieraient leur bonheur même. Qu’importe ? Il ne sera pas dit que je suis venu pour rien. Mille tonnerres ! mon colonel, on a une filleule ou on n’en a pas ; si on a une filleule, il faut à tout prix assurer son bonheur ! (On entend Irène chanter dans la coulisse.) Justement, la voici… Attention, soyons prêt ! Ah ! mes entêtés ! je vous marierai coûte que coûte !


Scène VIII.

ADOLPHE, IRÈNE.
Irène entre en fredonnant joyeusement ; son tablier de mousseline, qu’elle tient des deux mains, est rempli de fleurs.

Comment, vous n’avez pas bougé ? Ah ! le par-