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Page:Dante - L’Enfer, t. 2, trad. Calemard de La Fayette, 1837.djvu/303

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L’ENFER, CHANT XXX.

Qui te brûle la langue ; — et pleuré l’eau (livide
Qui fait rester tes yeux sur ton ventre gonflé. —
Et le faux monnoyeur : Ta bouche a mal parlé,
Pour ton propre ; malheur, comme elle ; fitisàns cesse ;
Si j’ai soif, et suis plein de cette eau quime blesse,
Tu brûles, et ta tête : est souffrante toujours.
Et certe, il.ne faudrait pas de bien longs ? discours
Pour te faire lécher le miroir de Narcisse. —
J’écoutais attentif leur langue en exercice,
Quand le maître me dit : Pour peu de chose ici
Avec toi maintenant j’aurais querellé aussi. —
Et l’entendant parler de cet accent de blâme,
Je me tournais vers lui, la honte au fond de l’ame,
Si forte qu’elle trouble encor mon souvenir.
Tel l’homme qui, rêvant qu’un danger va venir,
Tout en rêvant ainsi désire faire un rêve
Et n’avoir à pleurer qu’une illusion brève ;
Tel je devins alors, sans parler ni pouvoir.
Je voulais m’excuser, et sans en rien savoir,
Près du maître chéri je trouvais mon excuse.

— Pour bien plus grande erreur que ce dont je t’accuse