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CHANT I.

Et ceux qui sur un mont vont brûlant sans se plaindre,
Parcequ’ils savent bien que ce feu doit s’éteindre ;
Puis, si tu veux monter au Paradis, pour toi
Une âme alors viendra, bien plus digne que moi,
Et je te laisserai t’élever sous sa garde.
L’Empereur éternel qui de la-haut regarde,
Et gouverne le monde, hélas ! ne permet pas
Qu’en son palais sacré j’accompagne tes pas ;
Car je lui fus rebelle ! il commande à la terre,
Mais là-haut est son trône en un profond mystère :
Oh ! bienheureux celui qu’il reçoit en ce lieu ! »

Et je repris : « Poète, au nom de ce grand Dieu
Que tu n’as pas connu, je te prie et conjure,
Si tu veux m’épargner une nouvelle injure,