Aller au contenu

Page:Dante - La Divine Comédie, trad. Lamennais, 1910.djvu/386

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et sera Préfet alors, dans le tribunal divin [1], tel qui, à découvert ou en secret, ne marchera point avec lui par le même chemin. Mais peu de temps sera-t-il, après, souffert de Dieu dans le saint office : il sera plongé là où, pour son mérite, est Simon le Magicien, et plus bas il fera descendre celui d’Alagna [2]. »


CHANT TRENTE-ET-UNIÈME


En la forme donc d’une rose blanche se montrait à moi la sainte milice que dans son sang le Christ épousa. Mais l’autre [3], qui volant voit et chante la gloire de celui qui l’enamoure, et la bonté qui la créa si excellente, comme un essaim d’abeilles qui tantôt se plonge dans les fleurs, tantôt retourne là où son travail prend de la saveur [4], descendait dans la grande fleur qui s’orne de tant de feuilles, et de là remontait où son amour toujours séjourne. Leurs faces étaient de flamme vive [5], leurs ailes d’or, et le reste, d’une telle blancheur qu’il n’est point de neige qui l’égale. Lorsque dans la fleur de siège en siège ils descendaient, ils y versaient de la paix et de l’ardeur qu’ils produisent en eux en agitant leurs ailes. Le vol d’une si grande multitude interposée entre la fleur et ce qui est au-dessus, ne voilait ni la vue, ni la splendeur, car la lumière divine pénètre dans l’univers autant qu’il en est digne [6], tellement que rien ne lui fait obstacle.

  1. Le pape Clément V.
  2. Boniface VIII. Voyez Enfer, ch. XIX. — Alagna, ancien nom d’Anagni.
  3. La milice angélique.
  4. Dans la ruche où il produit le miel.
  5. Couleur de flamme vive.
  6. Selon ses divers degrés de perfection.