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INTRODUCTION.

éclipsé par les splendeurs de celui-ci. Trois femmes dansent à sa droite, quatre s’ébattent à sa gauche :

« Trois dames venaient dansant en rond du côté de la roue droite ; l’une si rouge, que dans le feu à peine la discernerait-on ;

« L’autre, comme si les chairs et les os eussent été d’émeraude ; la troisième, semblable à la neige qui vient de tomber. »

« À gauche, quatre autres, vêtues de pourpre, menaient leur danse à la suite de l’une d’elles qui à la tête avait trois yeux. »

Suivent deux vénérables vieillards dont l’un porte une épée, puis quatre personnages d’humble apparence ; puis un vieillard seul (saint Jean) plongé dans un sommeil extatique[1].

Au sein d’un chœur éclatant, entonné par cent messagers d’amour qui chantent, en jonchant le sol de fleurs, leur hymne de joie, et parmi la pompe de ce magnifique cortége, apparaît enfin Béatrix appelée à guider le Poëte, du Paradis terrestre qu’il vient de dépeindre, au véritable Paradis, ciel des cieux, empyrée divin.

On a reconnu, sous ce langage figuré, le tableau tracé par Dante de l’Église et de ses formes essentielles. On a vu qu’il puisait à pleines mains dans les Révélations de saint Jean. Les sept candélabres repré-

  1. Le sommeil de l’Apocalypse.