Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 1, Didier, 1863.djvu/404

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
394
L’ENFER.

16. « Maintenant il convient, dit le Maître, que tu secoues toute paresse : ce n’est point couché sur la plume, ni sous la couverture, qu’on acquiert la renommée

17. « Sans laquelle celui qui consume sa vie, laisse de soi, sur la terre, le même vestige que la fumée dans l’air et l’écume dans l’eau.

18. « Lève-toi donc, et que la fatigue soit vaincue par l’âme, qui vainc dans tout combat, si, sous le poids du corps, elle ne s’abat point.

19. « Il faut monter un plus long escalier : avoir quitté ceux-là ne suffit pas ; si tu m’entends, fais que maintenant cela te serve. »

20. Lors je me levai, plus en haleine qu’auparavant je ne me sentais, et je dis : — Va ! j’ai de la force et du courage.

21. Nous prîmes notre route par le haut du rocher, qui était raboteux, étroit et malaisé, et beaucoup plus escarpé que le précédent.

22. Parlant j’allais, pour ne pas paraître faible, quand de l’autre fosse sortit une voix dont on ne pouvait former des paroles.

23. Je ne sais ce qu’elle disait, quoique déjà je fusse sur le dos de l’arche qui traverse là ; mais celui qui parlait semblait ému de colère.