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LE PARADIS.

5. O bon Apollon, fais, en ce dernier travail, que de ta vertu je sois rempli, autant que tu le demandes pour donner le laurier aimé de toi [2].

6. Jusqu’ici ce me fut assez d’un sommet du Parnasse ; mais des [3] deux j’ai besoin pour entrer dans la nouvelle carrière.

7. Viens dans ma poitrine, souffle en elle, comme lorsque tu tiras Marsyas de la gaîne de ses membres [4].

8. O divine vertu, si tant tu te donnes à moi, que je reproduise au dehors l’ombre du bienheureux royaume empreinte en mon esprit,

9. Tu me verras alors venir à ton arbre aimé, et me couronner de ces feuilles dont le sujet et toi me rendrez digne.

10. Si rarement, Père, on en cueille, pour le triomphe ou d’un César ou d’un poëte (coulpe et honte des humains désirs),

11. Qu’à joie devrait être à la radieuse Déité Delphique, le feuillage de Pénée [5], lorsqu’il rend de soi quelqu’un avide.

12. Petite étincelle allume une grande flamme : peut-être qu’après moi, d’une voix meilleure, on priera Cirra [6] de répondre.

13. Par des passages divers surgit pour les mortels la lampe du monde [7] ; mais par celui qui avec trois croix joint quatre cercles [8],