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CHANT SEPTIÈME.

33. « L’homme, dans son être limité, ne pouvait jamais satisfaire, ne pouvant, en obéissant ensuite avec humilité, descendre autant,

34. « Qu’en désobéissant il voulut s’élever : et c’est la raison pourquoi l’homme était hors d’état de satisfaire par lui-même.

35. « Donc il fallait que, par ses propres voies. Dieu rétablit l’homme dans sa pleine vie, je dis par l’une ou par les deux ensemble [9].

36. « Mais parce que d’autant plus agréable est l’œuvre de celui qui opère, que plus elle manifeste la bonté du cœur d’où elle est émanée,

37. « La divine bonté, qui s’empreint dans le monde, se plut, pour vous relever, à procéder par toutes ses voies :

38. « Et entre la dernière nuit et le premier jour [10], jamais œuvre aussi haute et aussi magnifique, accomplie par l’une ou par l’autre, ne fut ni ne sera ;

39. « Dieu ayant usé de plus de largesse, en se donnant lui-même pour que l’homme eût le pouvoir de se relever, que si, de soi seul, il lui eût remis sa dette ;

40. « Et à l’égard de la justice, imparfaits eussent été tous les autres modes, si le fils de Dieu ne se fût pas humilié jusqu’à s’incarner.