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LE PURGATOIRE.

15. J’étais las, quand je commençai : — O doux père, tourne-toi, et vois comme seul je demeure, si tu ne t’arrêtes.

16. — Mon fils, dit-il, traîne-toi jusqu’ici ; m’indiquant du doigt une éminence un peu plus haut : de ce côté toute la colline tourne.

17. Tellement m’excitèrent ces paroles, que des pieds et des mains je m’efforçai de le suivre, tant que me porta la ceinture de roches.

18. Là nous nous assîmes tous deux, la face vers le levant, d’où nous étions partis, comme avec plaisir d’ordinaire on regarde [7].

19. Je dirigeai d’abord mes yeux en bas sur le rivage, puis je les élevai vers le soleil, m’étonnant qu’il nous frappât à gauche.

20. Bien remarqua le Poëte ma stupeur, en voyant le char lumineux s’avancer entre nous et l’Aquilon.

21. D’où lui à moi : — Si Castor et Pollux [8] accompagnaient ce miroir [9] qui en haut et en bas distribue sa lumière,

22. Tu verrais le rouge Zodiaque tourner encore plus près de l’Ourse [10], s’il ne sortait pas de son antique chemin.

23. Comment il est ainsi, si tu veux le comprendre, recueilli en toi imagine Sion et ce mont situés sur la terre,