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LE PARADIS.

7. Par tant de ruisseaux mon âme se remplit d’allégresse, qu’elle se réjouit de soi, de ce qu’elle peut la supporter sans se briser.

8. Dites-moi donc, ô ma tige chérie ! quels furent vos ancêtres, et quelles années se comptaient dans votre enfance [4] ?

9. Dites-moi ce qu’était alors la bergerie de saint Jean [5], et qui en elle étaient les gens dignes des plus hauts sièges ?

10. Comme s’avive au souffle des vents le charbon dans la flamme, ainsi vis-je à mes caressantes paroles resplendir cette lumière.

11. Et comme à mes yeux elle se fit plus belle, ainsi d’une voix plus douce et plus suave, mais non dans ce moderne langage [6],

12. Elle me dit : « Du jour où il fut dit Ave [7] à l’enfantement par lequel ma mère, maintenant sainte, s’allégea de moi, qu’alors elle portait,

13. « Cinq cent cinquante et trente fois ce feu vint à son Lion, pour se renflammer sous ses pieds [8].

14. « Mes anciens et moi nous naquîmes dans le lieu où premièrement trouve le dernier quartier celui qui court votre jeu annuel [9].

15. « De mes ancêtres, il suffit d’ouïr ceci : ce qu’ils furent et d’où ils vinrent, plus honnête est-il de s’en taire que d’en discourir.