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CHANT VINGT-TROISIÈME.


CHANT VINGT-TROISIÈME


1. Comme l’oiseau qui repose entre les feuilles aimées, près du nid de ses doux nouveau-nés, pendant la nuit qui nous cache les choses,

2. Pour jouir de leur vue désirée, et pour leur chercher la pâture, en quoi agréables lui sont les dures fatigues,

3. Devance l’heure sur la plus haute branche, et avec un ardent désir attend le soleil, et fixement regarde, épiant la naissance de l’aube ;

4. Ainsi près de moi, debout et attentive, se tenait ma Dame, tournée vers la plage sous laquelle le Soleil montre le moins de hâte [1] ;

5. De sorte que, la voyant suspendue en une vive attente [2], j’étais comme celui qui, désirant, voudrait ce qu’il n’a pas, et espérant s’apaise :

6. Mais peu fut d’intervalle entre l’un et l’autre temps, je dis entre l’attendre et voir le ciel devenir de plus en plus brillant.