Page:Dante - La Divine Comédie, traduction Lamennais volume 2, Didier, 1863.djvu/478

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
468
LE PARADIS.

16. Et j’ouïs : « Par l’humaine raison et par l’autorité concordante avec elle, de tes amours tu gardes à Dieu le plus grand ;

17. « Mais dis encore si tu sens d’autres cordes te tirer vers lui, de sorte que tu déclares avec combien de dents cet amour te mord [12]. »

18. Ne fut point cachée la sainte intention de l’aigle du Christ ; je compris même où il voulait conduire ma profession [13].

19. Je recommençai donc : — Toutes ces morsures [14] qui peuvent faire que le cœur se tourne vers Dieu, ont concouru à ma charité :

20. L’être du monde et mon propre être, la mort qu’il souffrit [15] pour que je vive, et ce Paradis que tout fidèle espère comme moi,

21. Avec la vive connaissance précédemment dite, m’ont tiré de la mer de l’amour dépravé, et m’ont amené au rivage du droit [16].

22. Les feuilles dont se revêt le jardin du jardinier éternel [17], je les aime autant que de lui dérive de bien en elles.

23. Sitôt que je me tus, un très-doux chant résonna dans le ciel, et ma Dame disait avec les autres : Saint, Saint, Saint !