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CHANT TRENTIÈME.

41. Le près et le loin ne donne ni n’ôte [25] ; parce qu’où Dieu gouverne sans milieu, de la loi naturelle rien ne relève [26].

42. Dans le jaune [27] de la rose éternelle, qui se dilate en gradins [28], et exhale un parfum de louange au soleil qui engendre un perpétuel printemps,

43. Tel que celui qui se tait et voudrait parler, Béatrice me tira, et dit : « Regarde comme est grand le couvent des Robes blanches [29] ;

44. « Vois notre cité, quel en est le circuit ; vois nos sièges si remplis, que peu désormais y manque.

45. « Sur ce grand siège où tu tiens les yeux, à cause de la couronne déjà posée dessus [30], avant que tu ne t’asseyes au festin de ces noces,

46. « Siégera l’âme, qui en bas sera auguste [31], du grand Henri qui pour redresser l’Italie viendra avant qu’elle y soit disposée [32].

47. « L’aveugle cupidité qui vous fascine vous a faits semblables au petit enfant qui meurt de faim, et chasse la nourrice [33] :

48. « Et sera Préfet alors, dans le tribunal divin [34] tel qui, à découvert ou en secret, ne marchera point avec lui par le même chemin.