Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/14

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A DANTE,

SUR BÉATRICE.

Dans les vers a fleuri l’amour, printemps de l’àine,
Mais l’amour pur, marchant sous sa robe de lin :
De ton ange entrevu tout ton cœur était plein,
Et pour toi Béatrice était plus qu’une femme…

Oh ! tu l’enveloppais d’une mystique flamme. —
Tu n’étais pas encor le fougueux Gibelin,
Du haut de tes grandeurs jeté comme un vilain,
De ta Florence, hélas ! banni comme un infâme ! —

Suave et frais désir !… Comme un rayon des cieux,
Ta vierge devant loi promenait son image,
Et toi, tu lui rendais ton angélique hommage ;

De sa chaste beauté tu repaissais tes yeux,
Sans vouloir seulement lui prendre une étincelle…
Dante, le bel amour !… N’as-tu bien aimé qu’Elle ?

F. F.