Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/50

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Dis-lui encore : « Ma Dame, son cœur est resté avec une foi si ferme, qu’il a forcé toutes ses pensées à vous obéir. Tout jeune il s’est voué à vous, et ne s’en est jamais éloigné. » Si elle ne te croit pas, dis-lui qu’elle demande à l’Amour si c’est la vérité. Et enfin fais-lui une humble prière, s’il lui déplaît par trop de me pardonner ; qu’elle m’envoie l’ordre de mourir, et elle me verra obéir en fidèle serviteur.

Et dis à celui (Amour) qui est la clef de toute pitié, et qui saura bien rendre bonne ma cause ; dis-lui avant qu’il se retire : « En faveur de ma suave harmonie, reste ici auprès d’elle, et dis ce que tu jugeras convenable de ton serviteur. » Et si à ta prière elle lui pardonne (à Dante), tâche de lui annoncer la paix avec un douxvisage. Ma gentille Ballade, quand le moment te plaira, dirige-toi de ce côté ; que tout l’honneur t’en revienne !