Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

voudrais, hélas ! de pleurer assez ma Dame, assez pour que mon cœur suffoque en la pleurant.

Vous entendrez (mes soupirs) appeler souvent ma noble Dame, qui s’en est allée dans un siècle digne de ses vertus,

Et dédaigner parfois cette vie par celui dont l’àme plaintive se trouve abandonnée (de l’objet) de son bonheur.

BALLADE IV.

La première slance pour le même parent ; la deuxième pour le poète.

Toutes les fois que, malheureux, je me rappelle que je ne dois jamais plus revoir la Dame, objet de ma tristesse, cette pensée poignante rassemble tant de douleur dans mon sein, que je dis : « O mon âme, que ne t’en vas-tu ? car les tourments que tu souffriras dans ce monde, qui t’est déjà si pesant, me rendent tout pensif de frayeur. » Aussi j’appelle la mort comme mon doux bien, mon doux repos, et je lui dis : « Viens à moi ! » avec tant d’amour, que je deviens envieux de ceux qui meurent.

Et tous mes soupirs se condensent en un son