Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/108

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Syrie[1] elle partit le neuvième jour de l’année dont le premier mois s’appelle Tismin (ou Tisri), et correspond à notre mois d’octobre. Elle est donc partie, suivant notre style, dans cette année de notre indiction[2], c’est-à-dire des années du Seigneur où le nombre 9 s’est complété neuf fois dans le siècle où elle est venue au monde. Elle appartient donc au treizième siècle des Chrétiens.

Pourquoi ce nombre lui était si familier peut venir de ce que, suivant Ptolémée et suivant les vérités chrétiennes, il y a neuf cieux mobiles (au-dessous de l’Empyrée, seul immobile), et, suivant la commune opinion des astrologues, ces neuf cieux exercent ici-bas leurs influences suivant leurs propres conjonctions. Or, on dit que ce nombre lui était familier parce que, lors de son engendrement tous ces neuf cieux mobiles s’étaient parfaitement combinés. En voilà une raison. Mais en y regardant de plus

  1. Béatrice mourut le 9 juin 1290, c’est-à-dire le neuvième mois de l’année syriaque. Comme celle-ci commençait à partir du mois tismin ou tisri, lequel est pour nous octobre, le neuvième mois, calculé suivant le style de Syrie, correspondait au mois de notre année, juin 1290 (Giuliani).
  2. Indiction, terme de chronologie. Révolution de quinze années, que l’on recommence toujours par une, lorsque le nombre de quinze est fini.