Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/166

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Il y avait à Florence une organisation militaire que les occasions ne manquaient pas de mettre en jeu, qu’il s’agît de se porter au secours de voisins alliés ou de régler des contestations avec des voisins hostiles.

Lorsque la Commune avait décidé quelque expédition de ce genre (di fare le oste), on sonnait le tocsin sur la cloche de la Commune, les boutiques se fermaient, les citoyens et les villageois de quinze à soixante-dix ans s’inscrivaient sur des listes de cinquante noms chacune. Une partie devait prendre la campagne, et l’autre rester à la garde de la ville, en payant (pagando). Et l’on formait un ou plusieurs corps de 200 hommes qui montaient à cheval, escorté chacun d’un compagnon bien armé et d’un cheval équipé ; on déployait les enseignes et l’on entrait sur le territoire ennemi (qui n’était généralement pas très éloigné).

Ce fut donc à une expédition de ce genre que Dante dut prendre part. Quelle fut cette expédition, que M. del Lungo rapporte à l’année 1288 ? Quels en furent le caractère, la destination et la durée ? C’est ce qu’il ne lui a pas été possible de déterminer, malgré de patientes recherches parmi les souvenirs et les actes officiels de cette