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Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/169

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l’éclaircir dans ce petit livre, ainsi qu’un doute plus grand encore. Et alors comprendra celui qui doutera encore et qui voudra me le reprocher de cette manière.


Si jusqu’ici nous n’avons guère vu dans la partie lyrique qu’une répétition ou un développement de la prose qui la précède, nous trouvons ici deux sujets différens dont l’un est la préparation de l’autre.

Le Poète, dont la pensée, suivant son habitude, s’abrite sous la fiction de l’Amour, se laisse d’abord aller à ses réflexions. Il sent bien qu’il s’est mis dans un mauvais cas. La femme dont il a voulu faire la nouvelle défense de son amour a été compromise (ha ricevuto alcuna noia) par les bavardages auxquels ont donné lieu ses assiduités simulées. Béatrice (laquelle est contraria di tutta la noia) ne se soucie pas de se trouver mêlée à tous ces commérages, et elle en veut à celui qui y a donné lieu. Dante en a conscience et cherche à corriger les choses. Il fait son plan, et la ballade en est l’exécution.

Peut-être trouvera-t-on que le lyrisme dont la nota suave est pleine de charme, recouvre plus de politique que d’inspiration. Mais cela même