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Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/193

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amans brouillés par suite d’un malentendu. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes au XIIIe siècle.


Voici encore un sonnet, compris dans les rime spettanti alla Vita nuova, qui se rapporte à ce même incident, et dont les termes mêmes ne permettent aucun doute sur son authenticité[1].

J’ai vu une gracieuse compagnie de femmes,
C’était le jour de la Toussaint passée.
Et l’une d’elles venait presque la première,
Menant avec elle l’amour à sa droite.
Ses yeux jetaient une lumière
Qui semblait un esprit enflammé :
Et ayant eu la hardiesse de regarder son visage,
J’y vis la figure d’un ange.
Cette douce et sainte créature
Saluait de ses yeux
Ceux qui en étaient dignes.
Et le cœur de chacun s’imprégnait de sa vertu.
Je crois que c’est dans le ciel qu’est née cette merveille,
Et qu’elle est venue sur la terre pour notre salut.
Heureuses donc celles qui l’accompagnent.

  1. Di donne io vidi una gentil Schiera… (Altre rime spettanti alla Vita nuova.)