Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/32

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Dante, dont l’œuvre devait devancer l’époque où il vivait, appartenait encore à celle-ci par les sujets de ses premiers essais lyriques. Il aimait, comme tant de ses contemporains, à reproduire en rimes les événemens qui avaient frappé son attention, comme les émotions de son cœur et les rêves de son imagination.

La passion qui occupa la fin de son enfance et son adolescence, et à l’histoire de laquelle est consacrée la Vita nuova, fournit à ses instincts poétiques, comme il le déclare lui-même, une matière féconde. Et, « comme il s’était déjà de bonne heure essayé aux choses rimées », tous les incidens de sa vie amoureuse, et les drames qui pouvaient s’y rattacher, comme en peuvent rencontrer les existences les plus simples et les plus modestes, et ce que suscitaient en lui les mouvemens de son âme, ou bien les choses du dehors, devinrent les sujets des canzoni, des sonnets, des ballades, qui forment la trame de la Vita nuova.

Quelque temps après que la mort de la femme qu’il avait aimée fut venue tarir la source de ses expansions lyriques, il les recueillit, et il les reproduisit « dans ce petit livre, sinon textuellement, du moins suivant la signification qu’elles avaient. »

Mais d’abord il en fit un choix, il les retoucha, il y introduisit sans doute plus d’une interpolation, et il les relia par une prose qui nous aide à recon-