Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’impressions identiques se présente sous des formes un peu différentes. C’est comme un motif musical que le compositeur répète dans un ton différent ou avec des développemens nouveaux.


V


Cette traduction est absolument littérale. On reconnaîtra aisément que le traducteur a sacrifié plus d’une fois les exigences du style moderne au scrupule de s’écarter le moins possible d’un style encore médiéval, mais alors nouveau, dolce stil nuovo, qui est un des charmes de cette œuvre. Il s’est contenté de conserver la coupe des morceaux rimés. C’est tout ce qu’il pouvait faire, toute tentative de reproduire en vers une œuvre poétique ne pouvant que compromettre la fidélité de la traduction, en raison des nécessités et des procédés d’une prosodie tout autre que celle du modèle. Et la pensée du Poète est toujours si nette et si concise qu’il n’a été que très rarement nécessaire d’intervertir l’ordre de leur alignement.

La seule modification que je me sois permise dans la construction générale de l’œuvre a été de renvoyer aux Commentaires les analyses scolastiques qui accompagnent chacun des poèmes. Il m’a semblé que cette dichotomie glaciale n’était pas à sa place parmi