évolution, quand apparut à mes yeux pour la première fois la glorieuse dame de mes pensées, que beaucoup nommèrent Béatrice, ne sachant comment la nommer[1].
Elle était déjà à cette période de sa vie où le ciel étoilé s’est avancé du côté de l’Orient d’un peu plus de douze degrés[2]. De sorte qu’elle était au commencement de sa neuvième année, quand elle m’apparut, et moi à la fin de la mienne.
Je la vis vêtue de rouge[3], mais d’une façon simple et modeste, et parée comme il convenait à un âge aussi tendre. À ce moment, je puis dire véritablement que le principe de la vie que recèlent les plis les plus secrets du cœur se mit à trembler si fortement en moi que je le sentis battre dans toutes les parties de mon corps d’une façon terrible, et en tremblant il disait ces mots :
- ↑ Commentaire du ch. II.
- ↑ Révolution qui s’opère en cent ans (Tutto quel cielo si muove seguendo il movimento della stellata spera, da occidente a oriente, in cento anni uno grado). Tous ces passages se rapportent à la conception de la cosmographie céleste qui se trouve longuement développée dans Il Convito (tratt. II, ch. II et XV).
- ↑ Béatrice est toujours représentée, jusque dans les régions célestes, vêtue de rouge, couleur noble sans doute aux yeux du Poète.