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Page:Dantin - Contes de Noel, 1936.djvu/74

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CONTES DE NOËL

— C’est bien ça, mademoiselle. Puis-je entrer pour l’installation ?

— Bien sûr : vous étiez attendu.

Elle lui fit monter l’escalier feutré de moëlleux tapis, l’introduisit dans le grand salon aux dalles de marbre et aux panneaux sculptés.

— Tout le monde est sorti, dit-elle, mais je suis au courant. Vous venez nous livrer un Noël sur commande, complet et garanti, avec un paquet de surprises. Ça va être pour le moins curieux. Eh bien, voici l’endroit. Vous placerez l’arbre, je suppose, juste en face de cette cheminée. Et si ça ne vous fait rien, je reste à vous regarder faire. Ça m’intéresse de voir comment vous arrangerez tout ça.

Le jeune homme eut un sourire froid qui ressemblait à une grimace.

— J’aimerais mieux, dit-il, travailler seul ; mais pourtant, si vous y tenez…

— Ah ! c’est tout le cas, reprit-elle, que vous faites de ma compagnie ? Vous n’êtes pas très gentil, dites donc. Mais enfin vous me permettez.

Elle s’était déjà installée dans un des grands fauteuils et allumait une cigarette. Car Hélène Van Dighen était une personne très moderne, très naturelle d’allures, et qui