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Ainſi, il demeure prouvé aujourd’hui que plus puiſſant levier de la contre-révolution, celui ſur lequel la cour eſpéroit le plus, étoit dans les prêtres non-aſſermentés, par leſquels elle agiſſoit ſur les conſciences ; & le miniſtre de la juſtice vous adreſſoit des circulaires, pour vous recommander la défenſe de ces prètres contre ce qu’il appelloit les vexations & la tyrannie des factieux, & pour juſtifier indirectement la protection que leur accordoit contre la violence des factions, un veto ſéditieux.

Ainſi, il demeure prouvé que le plus puiſſant levier de la révolution, le plus ferme rempart de la liberté, étoient les ſociétés populaires, & les écrivains courageux dont la correſpondance et le fanal avertiſſoient, en un moment, la nation entiere des marches & contre-marches nocturnes de ſes ennemis ; & le miniſtre de la juſtice ne vous adreſſoit des circulaires que contre les ſociétés populaires & pour vous inviter à réprimer ces éternels agitateurs du peuple, qui ne cherchoient qu’à perpétuer l’anarchie, ces écrivains vendus, ces ſcélérats qui criant ſans ceſſe à la trahiſon, briſent le reſſort du gouvernement & décrient les adminiſtrateurs & les chefs les plus patriotes.

C’eſt ainſi qu’en ſollicitant à la fois des tribunaux