Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/200

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la souveraine bonté d’appeler à la participation de son existence les créatures diverses, chacune au degré où elle en est naturellement capable. C’est pourquoi toutes, elles relèvent de la sollicitude providentielle de Dieu, cause universelle et sur-essentielle ; même elles n’existeraient point, si l’essence nécessaire et le premier principe ne s’était communiqué. Ainsi par cela même quelles sont, les choses inanimées participent de Dieu, qui par la sublimité de son essence est l’être de tout ; les choses vivantes participent de cette énergie naturellement vitale, si supérieure à toute vie ; les êtres raisonnables et intelligents participent de cette sagesse, qui surpasse toute raison et intelligence, et qui est essentiellement et éternellement parfaite. Il est donc certain que les essences diverses sont d’autant plus proches de la divinité, qu’elles participent d’elle en plus de manières.

II. Voilà pourquoi, dans cette libérale effusion de la nature divine, une plus large part dut échoir aux ordres de la hiérarchie céleste qu’aux créatures qui existent simplement, ou qui ont le sentiment sans la raison, ou même qui sont, comme nous, douées d’intelligence. Car s’essayant à imiter Dieu, et, parmi la contemplation transcendante de ce sublime exemplaire, saisis du désir de se réformer à son image, les purs esprits obtiennent de plus abondants trésors de grâce : assidus, généreux et invincibles dans les efforts de leur saint amour pour s’élever toujours plus haut ; puisant à sa source la lumière pure et inaltérable par rapport à laquelle ils s’ordonnent, vivant d’une vie pleinement intellectuelle. Ainsi ce sont eux qui, en premier lieu, et à plusieurs titres, sont admis à la participation de la divinité, et expri-